Il
Après avoir pris possession de notre chambre, nous décidons d’aller manger un bout et de trinquer à notre arrivée sur Quito. C’était sans compter sur le petit papi que nous croisons en bas de l’auberge et qui nous déconseille fortement de nous balader la nuit, il nous met en garde plutôt deux fois qu’une et nous quitte rapidement pour vite rentrer chez lui.
Ça y est il a réussi à me faire flipper. Même si je sais que Quito est réputée dangereuse et qu’il faut redoubler d’attention je ne m’attendais pas à tant de psychose surtout de la part d’un Quitenien. Du coup on n’ose pas trop s’éloigner et c’est vrai qu’en y regardant de plus près le quartier n’est pas super accueillant et on voit plusieurs personnes vraiment chelous dans les entrées d’immeubles.
On ira diner à deux pas de l’auberge dans le seul resto ouvert et on trinquera tout de même avec une pauvre bière même pas fraiche!
Le lendemain c’est journée visite de musées, armés du plan de la ville et de nos vraies fausses cartes d’étudiants. Oui je ne vous ai pas dit, on les a fait faire à Florida chez un des cousins imprimeur. C’est plutôt un bon plan, car la plupart des musées ou des sites touristiques font des tarifs spéciaux et ça marche à chaque fois.
Nous visitons plusieurs musées, dont le Museo de la Ciudad qui se trouve dans l’ancien hôpital de Quito. L’hôpital San Juan de Dios (1565) qui fut en activité pendant près de 400 ans et transformé ensuite en musée, un des plus réputés de la ville. On y trouve différentes salles montrant des reproductions très réalistes de la société à l’époque et même une salle où une des chambres de l’ancien hôpital est reproduite. Nous faisons un véritable saut dans le temps.
Mon coup de coeur sera pour la Casa del Alabado, musée privé d’art précolombien. Les quelques 5000 pièces sont à couper le souffle entre statuettes, bijoux, masques etc… Je ne sais plus où regarder. Le musée en lui même est juste magnifique, construit en verre au travers duquel on aperçoit la végétation par endroit, mais aussi en pierre. La Casa del Alabado est vraiment moderne et bien pensée. Bref, j’ai autant aimé les collections que l’architecture.
Le jour suivant, nous ferons le tour des églises et des cathédrales. La plus spectaculaire est l’Iglesia San Fransisco del Quito, la plus grande d’Amérique du Sud. Comme dans la plupart des églises, les photos sont interdites mais l’intérieur de l’église est intégralement recouvert de feuilles d’or et pour parfaire l’enchantement nous assistons à la répétition d’un orchestre symphonique pendant la visite. Simon n’étant pas fan des églises, il est agréablement surpris par celle-ci.
À l’autre bout du quartier historique, nous visitons aussi la Basilica del Voto nacional reconnaissable par ces 4 clochers qui peuvent être visités. Nous ne nous en priverons pas et grimperons à l’intérieur de la structure sur des échelles n’inspirant pas confiance pour découvrir une vue incroyable sur toute la ville.
Lorsque l’on est à Quito, la visite incontournable, bien que touristique à souhait, est celle du palais présidentiel où officie Rafael Correa. D’abord l’entrée est gratuite puis c’est quand même inhabituel de pouvoir visiter un palais présidentiel. Rafael Correa est extrêmement apprécié des Équatoriens, car il a apporté plusieurs réformes positives au pays. C’est visiblement un président assez simple, par exemple il n’a pas voulu quitter sa maison dans le nord de Quito pour habiter au palais et il se rend donc tous les matins au bureau comme un Équatorien lambda, c’est une première dans l’histoire du pays. Nous n’avons pas échappé à la visite par contre nous n’avons pas attendu le lundi suivant afin de voir le président du haut de son balcon lors de la relève de la garde, qui se fait tous les lundis à 11h pour info.
Lorsque la nuit tombe à Quito on ne s’attarde pas trop dans les rues, l’auberge ayant une cuisine nous en profitons pour nous faire des petits plats (avec les moyens du bord) et on se lancera même dans une soirée cocktail avec Craig un américain bouddhiste de 65 ans rencontré à l’auberge qui nous raconte sa mésaventure.
Il vient de se faire voler son sac en pleine journée sur une place fréquentée, mais le pire c’est qu’il avait tout sur lui. Du passeport à la carte bleue sans parler des souvenirs consignés dans ses carnets il a tout perdu et il est bloqué 1 semaine à Quito afin de récupérer son nouveau passeport à l’ambassade. Malgré cette tuile il reste quand même super positif et nous passons un agréable moment. Simon passera plusieurs soirées à discuter jusqu’à pas d’heure avec lui et apprendra même quelques rudiments de méditation.
Hormis les visites du centre historique nous nous aventurerons sur le volcan Pichincha qui surplombe la ville et où on accède par téléférique, après celui de Medellín on essaye celui de Quito! L’endroit est très fréquenté et un peu cher (pas de tarif spécial) mais ça en vaut la peine. Plus on monte plus on s’enfonce dans les nuages, on ne voit plus rien autour de nous et on sent le froid de l’intérieur de la cabine. Quelques minutes plus tard nous voilà au sommet du volcan. Le froid me glace et les nuages empêchent de voir la ville en bas mais heureusement ça se dégage assez vite et on part se balader sur les flancs du volcan. La ville apparait enfin et c’est vraiment magnifique.
Nous irons également au marché de Saquisili à deux heures de Quito. Le marché s’installe dans les rues du village tous les jeudis. Dans un quartier c’est les appareils électriques, dans une autre rue les vêtements et les murs de pelotes de laine multicolores, de l’autre côté les fruits et légumes et tout au fond l’artisanat.
J’ai envie de tout acheter, des ponchos en laine d’alpaga d’une douceur incroyable, aux écharpes tout aussi douces etc… Mais je retrouverais tout cela au Pérou et pour moins cher. Je reste donc raisonnable.
Qui dit Équateur dit aussi milieu du monde (mitad del mundo), il est donc impossible pour nous de faire l’impasse là-dessus en étant à Quito. Nous nous rendrons sur le site à 1h de bus, où trône le fameux monument marquant la latitude 0.
Le site en lui-même est super touristique, il y a des boutiques souvenirs tous les 2 mètres et le seul attrait reste le monument et la ligne jaune, mais envahi par les visiteurs il est donc difficile de faire une photo sans personne en arrière-plan. À moins de faire comme nous et d’aller de l’autre côté! Et oui parce que tout le monde s’arrête devant mais derrière il y a la même chose..
Nous prenons quelques photos, mais ne nous attardons pas car la véritable latitude 0 ne passe pas réellement ici mais quelques mètres plus loin, au musée Intinan où nous irons bien évidemment.
Ce musée permet d’en apprendre plus sur les cultures précolombiennes de la région, ainsi que sur certaines coutumes notamment celle des Tsantsas (têtes réduites) qui ne sont rien d’autre que des têtes d’ennemis décapitées où le crâne est remplacé par des pierres et la tête est ensuite bouillie afin de la réduire. Les auteurs de ces trophées les gardaient ensuite autour du coup en imaginant gagner la force du défunt et démontrer leur force. Un peu glauque j’avoue.
Dans un esprit beaucoup plus ludique, les guides du musée recréent une série d’expériences de physique pour démontrer que nous sommes véritablement sur la latitude 0 (prouvé par des méthodes plus modernes telles que le GPS). On peut y voir un oeuf en équilibre sur la tête d’un clou, impossible ailleurs apparemment (si vous voulez tenter l’expérience et nous dire!). On assiste également à la démonstration de la force de Coriolis, dans un évier mobile, on peut observer les différences d’écoulement d’eau selon si l’évier se trouve sur la ligne ou non (c’est bluffant!) ou encore tester la difficulté à marcher sur la ligne marquant la l’attitude 0. On s’est prêté au jeu de toutes les expériences et on a bien rigolé!
Notre séjour à Quito fut assez chargé en découvertes et il s’est vraiment super bien passé compte tenu des mises en garde et du réel danger de la ville. Nous avons découvert plein de choses et nous en avons pris plein les yeux. La journée, c’est une ville comme une autre, mais le soir on sent bien qu’il est préférable de ne pas rester dehors dans certains quartiers. Peut être avons nous succombé à la psychose mais mieux vaut être prudent de jour comme de nuit. Et c’est pas Craig qui nous dira le contraire.
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Latitude zéro,cela me laisse rêveur, en tant qu’ex étudiant en physique …
Quito la nuit, un peu moins …
Génial !!! Disfruta bien …