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Bon, en même temps, il y a juste un ferry de 15 minutes pour s’y rendre mais nous avons un plan pour dormir alors on va tenter le coup et voir ce qui se passe la-bas.
Une fois rendu dans le centre, nous voilà parti à la recherche d’un certain Hélio conseillé par notre précédente rencontre d’Itacaré. Cependant, nous avons beau avoir le nom et le numéro de la rue, ce n’est pas si simple ! Pour la simple et bonne raison que les numéros des maisons ne sont pas toujours indiqué et surtout qu’ils sont dans le désordre…
Il fait très chaud, le sac commence à peser lourd sur le dos mais nous nous acharnons quand même. Après presque une heure à investiguer comme dans un parcours d’orientation, nous trouvons enfin la maison au fond d’une impasse. Elle se trouve juste en face d’une immense vallée qui n’est autre qu’une forêt tropicale avec des lianes comme dans Indiana Jones. La personne recommandée n’est pas présente mais nous tombons sur un homme, Junio, super gentil et baraqué comme un boxeur et pour cause, il est instructeur de capoeira et maître nageur au club med la journée. Il nous invite à manger pendant que nous faisons connaissance. Le portugais n’a plus de secret pour nous ! Nous le comprenons plutôt bien et arrivons à nous faire comprendre tant bien que mal.
Après le déjeuner, un de ses amis nous rejoins et nous passons l’après midi à discuter de tout et de rien devant la maison. Le soleil est au zénith, la végétation est magnifique et des bruits étranges surviennent ça et la. Nous aurons même la visite de petite singes qui viendront se rassasier avec les restes de pain que nous nous amuserons à leur distribuer.
Le contact passe bien et il nous invite à passer la nuit chez lui, sur un lit d’enfant, j’avais oublié à quel point c’est petit, surtout pour deux adultes. Nous passons la soirée a discuter avec un autre ami ravi de parler avec des français, nous engageons des thèmes assez profonds tel que les conditions de travail, les salaires, les problèmes liés a la coupe du monde ou les différences en tout genre qu’il peut y avoir entre la France et le Brésil.
Le lendemain matin, après une nuit pas super confortable, nous décidons d’aller faire un tour sur la plage. Nous avons été mis en garde la veille, le village est assez étendu et la plage que nous souhaitons voir se trouve a plus de 6km de marche (sur le sable). Le beau temps est de la partie et la succession de plage donne envie de continuer sans cesse malgré le coup de soleil qui se dessine doucement sur nos épaules. Il y a d’abord la plage de Mucugé, c’est la plus proche et donc la plus bondée, une succession de transats sans intérêt. Puis, Patinga et Lagoa do Azul qui commencent a se faire plus tranquilles mais nous distinguons au loin celle que nous cherchons, la plage de Taipe.
Et on ne peut pas la rater, après avoir passé une petite rivière qui coupe la plage en deux, d’énormes falaises rouges vif et blanches démarquent cette plage sauvage qui ne comporte qu’une seule « barraca » qui sert des bières horriblement chères (pour le niveau de prix brésilien). Nous passerons un moment a discuter avec Ismael, le rasta avec qui nous avons passé la soirée de la veille et qui est serveur ici. Ensuite nous irons nous perdre dans les recoins de ces falaises avant de prendre le chemin du retour et surtout avant la montée de la marrée.
On a bien fait car c’est déjà trop tard, le chemin pris à l’allé est impraticable et il nous faudra prendre le chemin en terre qui se trouve dans les terres pour rentrer au village. Avec mon sens de l’orientation légendaire bien connu de mes proches, on se perd un peu et marchons plus de 10km avant de retrouver la bonne voie. Ma chérie fera une mini crise et je la comprends un peu, c’est long, il fait chaud, on a presque rien mangé et la route est principalement constituée de boue. Ma bonne humeur du moment, mes clowneries et la promesse d’un bon repas le soir réussiront à lui faire retrouver le sourire et notre chemin par la même occasion.
Nous croisons enfin le contact qui devait nous proposer une chambre à un bon tarif mais nous n’aimons pas trop son approche et il nous prend clairement pour des américains fortunés ! Nous le saluerons gentiment et iront voir du côté d’une pousada repérée sur le chemin avec un drapeau brésilien et français. Nous posons nos pénates dans une super famille. Le père est français, la maman Valéria à un sourire d’ange et les 3 enfants ont l’air super cool ! Nous passerons plus d’une semaine avec eux et nous recevrons un super accueil. Je suis fasciné par Yves, le chef des lieux qui parle pas portugais avec un accent français du nord qu’il conserve sciemment et fièrement. Mais a le voir faire, il semble très bien compris par tout le monde, ça me vexe presque quand je vois que je galère en faisant l’effort d’employer des mots de la langue. Il semble par ailleurs content de voir des français et n’hésite pas a venir faire quelques parties de cartes avec nous.
Nos journées se passent tranquillement, nous faisons de longues ballades jusqu’à la plage, prenons le temps de flâner dans le centre historique au gré du temps qui est parfois capricieux. Nous sommes tellement relaxé et à l’aise que les pluies diluviennes ne nous affectent même plus.
Nous vivons les premiers matchs de la coupe du monde de foot de l’intérieur, les rues sont toutes en jaune et vert, les hommes portent tous des maillots de foot et des chapeaux de mêmes couleurs et les femmes sont maquillées et leurs vernis à ongles suivent les mêmes tons. Marlène joue le jeu et sort les boucles d’oreilles brésiliennes qu’on lui a offert. Les drapeaux brésiliens sont accrochés sur les maisons, les commerces, les voitures, les motos et même sur les arbres. Il n’y a plus âme qui vive quand il y a un match du pays, tout les commerces ferment 15 minutes avant (et ne rouvriront que le lendemain), il n’y a plus de voitures qui circulent et l’école est même fermée, ça rigole pas ! Et lorsque l’équipe du Brésil marque un but. C’est tout simplement l’euphorie générale.
Le temps s’écoule sans que l’on s’en aperçoive, mais il sera bientôt temps pour nous de quitter cet endroit. Notre prochaine destination, Caraiva, n’est qu’à quelques heures de bus. Nous avons lu et entendu le plus grand bien de cet endroit et c’est avec empressement et excitation que nous irons vers ce lieu qui sera une belle surprise.
La suite au prochain épisode !
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